Pourquoi?

Il était une fois une idée. Toute hésitante, timide. Je l’ai saisie au vol et voilà. Depuis plusieurs années déjà, je l’exploite, je l’arrose et je la néglige, parfois. Voici mon exutoire.

J’avais à peu près 14 ans quand j’ai compris que l’écriture était ma voix. L’une d’elle, du moins. Je parle aussi, je chante, je crie. J’exprime des mots (maux?) de toutes les façons possibles. Lentement, j’ai découvert le pouvoir des mots. Et, depuis, il se dévoile, toujours un peu plus. Je l’observe s’affûter, s’aiguiser, s’exprimer, souvent sournoisement et dans des détours déroutants. Je jauge la dureté du ton et le poids des hésitations. J’apprécie la richesse du texte et l’intensité des émotions. Je tends l’oreille pour saisir le murmure et m’y plaque les mains pour assourdir le hurlement. Je m’allège avec l’amour ou m’étouffe avec sa toxicité. Je rêve. En toute liberté.

Rapidement, le désir d’écrire s’est fait urgent. J’avais envie, besoin d’écriture. Depuis, j’aiguise ma plume. Je la taille parfois âpre et tranchante, parfois douce et désinvolte. J’utilise les mots que je veux, avec la force qui convient. Sans trop d’égard pour les règles de syntaxe et de ponctuation que je chéris dans les autres sphères de qui je suis. Ça brime le ton, bouscule le style, abîme la plume. Ici, du moins. Dans cette sphère malléable où j’évolue, minuscule bulle dans un réseau immense.

Ici se trouve mon monde. On y est dans ma tête et sur ma carte.

Au plaisir de vous y retrouver.